Production musicale : maîtriser les respirations vocales pour un rendu naturel 🚀

Après l’article sur le traitement de la voix avec Melodyne et Auto-Tune, intéressons-nous à une autre tâche fastidieuse : le traitement des respirations. Essayons de comprendre pourquoi c’est parfois nécessaire et comment se simplifier la vie !

Contrôler les respirations dans un enregistrement vocal – un petit ajustement pour un grand impact ! 🎙️✨

---

Pourquoi la gestion des respirations est essentielle en production musicale ?

Pourquoi voudrait-on se débarrasser des respirations d’un chanteur ? Après tout, elles sont naturelles, et les supprimer complètement pourrait nuire à l’interprétation et rendre le tout artificiel. Pas d’inquiétude : l’objectif ici est plutôt d’apprendre à les contrôler.

Parfois, l’interprète ne gère pas bien ses respirations, et elles ressortent trop par rapport au reste de la performance. Il est aussi possible qu’une forte compression – en augmentant le niveau des passages plus calmes – les fasse ressortir. Cela peut aussi être un choix purement esthétique.

Voyons comment aborder cette tâche pour qu’elle soit moins pénible. Et découvrons quelques plugins qui peuvent nous y aider.

La méthode manuelle : 🔧

Comme pour le traitement vocal avec Melodyne, bien que ce soit plus fastidieux, le résultat est plus naturel lorsqu’on travaille au cas par cas. Voici comment faire dans Cubase :

La première étape est de repérer visuellement les respirations dans la forme d’onde, ce qui évite d’avoir à tout écouter – un gain de temps considérable.

Pour cela, agrandissez la taille de la piste et l’échelle d’affichage de la forme d’onde. Vous pourrez ainsi plus facilement identifier les respirations. Elles sont plus petites que le reste du signal et ont souvent une forme… proche du Mont-Saint-Michel !

Avec un peu d’expérience, vous n’aurez même plus besoin de zoomer pour les repérer.

⚠️ Attention à ne pas augmenter le gain du signal audio, uniquement la visualisation. Si vous ne savez pas comment faire, reportez-vous au manuel de votre logiciel.

Maintenant que vous les avez repérées, il faut les traiter. D’après mon expérience :

• Pour la voix lead, je réduis simplement le gain de quelques dB.

• Pour les chœurs, je les supprime carrément. Cela permet de garder une voix principale naturelle (mais maîtrisée) et d’éviter l’accumulation des respirations dans les chœurs.

Voix principale : 🗣️

Pour chaque respiration, il faut l’isoler et en réduire le gain. Chaque logiciel a ses spécificités, mais voici la méthode la plus simple (et la plus longue), illustrée dans Cubase :

Avec Alt + clic gauche, vous pouvez séparer le fichier audio.

En assignant un raccourci clavier à une macro, vous gagnez un temps précieux.

Voyons comment, grâce aux macros de Cubase, j’ai automatisé cette tâche : en utilisant l’outil de sélection, on découpe l’événement pour isoler la respiration. Ensuite, chaque ligne de la macro réduit le volume d’1 dB. Adaptez cela selon le contexte ; pour moi, -12 dB fonctionne dans la majorité des cas.

Avec un peu d’entraînement, vous traiterez rapidement les respirations.

Chœurs : 👥

Comme dit plus haut, pour les chœurs, je préfère les supprimer purement et simplement. Surtout s’il y en a beaucoup : cela évite l’effet “tas de respirations” (souvent désynchronisées). Bien sûr, cela dépend du contexte – parfois, j’en laisse quelques-unes.

Parfois, elles sont alignées et on peut en supprimer plusieurs d’un coup. Parfois… non 😓

Des plugins miracles ? ✨

Les développeurs de plugins se sont penchés sur la question. Il existe aujourd’hui quelques outils sur le marché, plus ou moins efficaces. La plupart sont destinés à la postproduction, donc leur usage en musique n’est pas toujours optimal. Voici deux d’entre eux :

DeBreath de Waves :

• Breath Threshold : DeBreath utilise une base de données de modèles de respirations. L’échelle va de 1 à 100 ; plus la valeur est élevée, plus l’élément a des chances d’être une respiration.

• Reduction : Contrôle le niveau de réduction appliqué aux respirations détectées.

• Energy Threshold : Évalue l’énergie d’un événement audio ; s’il est en dessous du seuil, il est plus susceptible d’être une respiration.

• Fade In : Gère la vitesse d’atténuation du souffle. Une attaque courte agit rapidement, une attaque longue est plus douce.

• Fade Out : Gère la durée de l’atténuation après détection.

• Room Tone : Remplace la respiration supprimée/atténuée par un léger bruit blanc, évitant les “trous” désagréables et rendant la suppression plus naturelle.

Breath Control d'iZotope RX :

• Target Level : Détermine le niveau cible des respirations dans le mix final. Le plugin les réduit automatiquement à ce niveau.

• Sensitivity : Gère la réactivité du plugin. Plus la sensibilité est élevée, plus il détecte et atténue de respirations (et inversement).

Comme vous le voyez, le plugin de Waves est plus complet. En pratique, le rendu est plus naturel et moins destructeur. En revanche, celui d’iZotope a tendance à rater des respirations et à générer des artefacts indésirables.

Cependant, même si DeBreath est très performant, il peut parfois confondre certains mots avec des respirations (et inversement), ce qui oblige à créer des automations pour “suivre” l’interprétation.

---

Conclusion

Dans un contexte musical, il est souvent plus rapide et plus efficace de traiter les respirations manuellement. Le résultat est bien plus naturel, et avec ce guide et un peu de pratique, cela ne devrait pas vous prendre trop de temps. 🚀

J’espère que ces lignes vous auront aidé à mieux comprendre la gestion des respirations en production musicale. Je vous invite à lire d’autres articles qui vous donneront des astuces pour progresser dans vos productions.

N’hésitez pas à commenter et à partager sur vos réseaux sociaux, et restez à l’écoute – de nouveaux articles arrivent bientôt ! 🙏